« Il est facile de comprendre que tout ce qui vit est éphémère... Du plus simple des tofus aux dieux eu même... Quand aux immortels, qu'ils attirent la colère d'un des 12 et ils comprendront. »
Je n'ai compris le sens de ces mots que trop tard. Savez vous quelles ont été les dernières paroles de mon pauvre père sur son lit de mort?
« Mon fils, quand tu auras compris le sens des mots amour, douleurs, haine et jalousies et que tu auras embrassé la mort, défié la souffrance, alors tu comprendras quel est le sens de la vie, ce jour là. Tu seras un homme. Mais tu ne connaitras surement jamais cette sensation de liberté. »
Il ajouta aussi « C'est au bruit qu'il fait en sortant qu'on découvre le bonheur. »
Les derniers mots d'un affranchis. Un esclave qui toute sa vie durant n'avait fait que tuer pour ses maîtres.
Qui aurait cru que ses mots m'eut touché? Moi monstre sans cœur ni sentiment. J'en aurais été incapable. Je connaissais la haine et la jalousie, la mort je l'avais vaincu quant aux mots « amour » et « souffrances », ils m'étaient étrangés. Je ne les avais jamais ni entendus ni prononcés. Mon père était fou de toute façon.
À vrai dire tout cela me semblait loin très loin, dans ma jeunesse égaré au fond de mes souvenirs de guerres. Avant quand je m'appelais encore... ah j'ai ce nom sur le bout de la langue... Ho et puis, qui est-ce que cela intéresse? Dans ce temps ou mon égo était si imposant qu'on le voyait avant moi, dans ce temps ou mon égo avait un nom, un nom que je porte aujourd'hui « Kroff »... Dans ce temps si lointain, plus lointain que les souvenirs de mes seuls vrais amis, ça y est je repense à eux. Ce qui nous ont quitté trop vite. Je souris en pensant à Camii, la belle et téméraire Camii elle qui n'a jamais dis non, car oui croire en soit, ne jamais se défiler, c'est aussi un avantage. Je repense aussi à mes frères d'armes qui sont partis, bien sur Galacik, Beldah, Elilia, Skull-Angelh Wiirus, et Razul, je dois en oublier... Rah foutu mémoire... Bien sur certains sont encore là, je pense bien sur à Théochaos mon maître et ami, à Ethiand mon plus fidèle confident et mon frère de mémoire, Aide, Nous en avions vécu des choses ensembles... Je me souviens maintenant du temps ou j'avais la cape dans le vent, de l'écume dans le nez et du rhum dans le gosier! Ce navire et son équipage... Tous, vous me manquerez mais de là haut je vous vois et vous souris. Et bien sur il y eu ce soir... La rencontre avec Bliss, le conseil de sufokia puis le clan Nédora... À moins que je ne mélange... Tout me semble si loin maintenant. Mes derniers souvenirs sont ceux du nouveau bliss venant me proposer un marché.
Puis plus rien jusqu'à ce que l'autre prenne ma place. Comme si quelqu'un avait voulut me faire oublier une chose.
Après ces longues semaines d'attentes, j'ai rencontré une femme, du nom d'Arwin, une magnifique roublarde, avec qui je partageais le goût des choses biens faites et de l'argent facile.
Un soir elle me dit qu'elle a une chose à m'apprendre et qu'elle voudrait me le dire autour d'une bière. Elle m'accompagne à la taverne et après avoir commandé deux chopines, elle me prend par la main et m'emmène à une table reculée. Elle me demande de bien m'assoir et de bien l'écouter.
Avec sa douce voix elle me dit calmement
- Kroff, je suis sérieuse, tu es sur le point de mourir, le démon, il ne peut plus partir. Et il va te tuer en essayant de reprendre ta place. Et cela va se passer ce soir. Je voulais te dire que tu es la seule personne que j'ai jamais aimé et si tu ne te souviens pas de la nuit avant qu'il ne prenne ton corps c'est parce que tu as bu une potion d'oubli pour m'effacer de ta mémoire pour ne pas me mettre en danger. Je vois que ça te revient maintenant. Tu... Tu vas bien?
J'étais figé. J'avais appris en même temps le but de ma vie et l'heure de ma mort. Mais tout cela m'importait peu... Et je souris. Mais mon rictus fut bientôt remplacé par une grimace, une douleur se faisait sentir dans mon torse. Comme un chien qui charge contre sa cage, le démon tentait de sortir de ma poitrine, puis la douleur parti... Et le revint, plus forte plus oppressante. Pour la première fois de toute mon existence, j'avais mal.
Je sentis mes cottes se fendre et le mal partir revenir chaque fois avec plus de force, de conviction. Posant mon regard sur Arwin qui pleurait, me forçant à sourire je lui dis :
-Il avait raison, je me sens apaisé. Je connais l'amour et... la douleur
-Mais, ton fils sera orphelin...
Une larme bleue saphir coula sur ma joue et... elle revint glace.
Mes cottes explosèrent, Un vent frais s'échappa et hurlement se fit entendre, tombant sur ma table, je vis Arwin, une de mes cottes dans le ventre. Elle tomba sur ma tête et nos trois âmes s'envolèrent.
Rejoignant les cieux pour y vivre enfin réunis et avoir accès au repos éternel. Ce qu'est devenu le démon ne nous intéresse plus, nous pouvons enfin vivre dans la mort.
Alors que les tambours de guerre raisonnent, plus personne ne voudra arrêter le démon dans sa course à la possession du monde. Un homme puisse-t-il se lever dans la foule pour venger la mort de ces âmes innocentes que nous sommes?