Nous sommes le 30 Octolliard 642, il est 15 heures 30 et tout semble pour le moins normal dans le petit port de Madrestam. Tout ? Non, une vingtaine d’aventuriers désireux d’aventure ont répondu présent à l’appel du pirate Meufi dit Lonki et se sont regroupés près des geôles du port.
Tous étaient là pour rejoindre l’équipage du corsaire et l’aider à retrouver le trésor de son défunt capitaine : l’illustre Rakal le Pourpre !
« Et c’est pour ça que j’ai besoin de votre aide, ce trésor ne doit pas tomber entre de mauvaises mains, mais je n’ai aucune idée de l’endroit où il se trouve. Nous devons le retrouver pour devancer les mulous de mer qui le convoitent... »Mais pour cet équipage nouvellement formé, la tâche allait s’avérer plus difficile que prévue : avant de retrouver le trésor, il faudrait retrouver la carte qui y mène !
Tous se rendirent alors au pas de course à la bibliothèque de la belle Sufokia. Hélas ! Il était déjà trop tard, un autre pirate du nom de Djak Sparo les avait devancés et s’enfuyait la carte à la main à travers les ruelles de la cité.
Ni une, ni deux, toute la petite troupe se lança à la poursuite de Sparo, en vain. Heureusement, un roublard se trouvait justement sur leur route et en échange de quelques piécettes leur indiqua la direction que le fuyard avait empruntée.
L’équipage mit le cap sur la taverne ! Cette fois-ci, Sparo avait beau être bien accompagné il était pris au piège.
Après quelques joutes verbales dans un patois pirate de conséquence la bagarre éclata entre l’équipage de Meufi, Sparo et ses acolytes.
Face à la supériorité numérique de la troupe, les moussaillons de Sparo abandonnèrent leur capitaine seul face à son sort.
La carte fut récupérée sur le corps agonisant du pauvre pirate, enfin les recherches allaient pouvoir commencer !
« Il faut que nous partions vers l’Ouest, cap sur l’île des naufragés ! Mais hélas nous n’avons pas de bateau… »Alors que certains membres de l’équipage préfèrent faire bande à part et se précipitèrent hors de la taverne, Meufi et les autres réfléchirent aux alternatives qui leur étaient proposées, il leur fallait un moyen de transport pour l’île…
L’idée de détourner le bateau en direction de l’île d’Otomaï fut rapidement émise et fut jugée comme la meilleure solution. Tous repartirent alors en direction de l’embarcadère, posté à quelques kamètres de leur position.
Bien que retissant à l’idée de trouver un accord, Meufi accepta finalement de laisser en vie le capitaine du navire…
Quelques provisions furent demandée aux aventuriers n’ayant jamais mis les pieds sur l’île d’Otomaï et tous embarquèrent à bord du navire. Cap sur l’île des naufragés moussaillon !
Mais la traversée de la mer d’Asse, puis de la mer Kantil, ne fut pas de tout repos. A peine le navire avait-il quitté le port de la cité qu’il fut intercepté par la flotte de Djak Sparto, désireuse de venger la mort de leur capitaine. Et oui, la vengeance n'est pas un plat qui se mange froid chez les pirates !
La flotte ne pouvait pas être contournée, le combat était inévitable et l’abordage fut lancé.
Heureusement pour l’équipage de Meufi, les hommes de Sparo, trop lâches, n’attaquaient jamais très nombreux, il fut alors facile de les neutraliser et de reprendre le large, le sourire aux lèvres !
La traversée ne fut que de courte durée, Meufi et son équipage atteignirent rapidement la petite île et se lancèrent d’emblée à la recherche de leur précieux trésor.
Chose dite, chose faite, le trésor fut déterré à peine quelques minutes plus tard mais la surprise et la déception à son ouverture furent aussi grandes que la barbe d’un Enutrof.
Un simple parchemin trônait au fond du coffre sur lequel étaient inscrits ces quelques mots :
« Mon trésor dormira toujours à mes côtés »Il ne fallut pas plus de temps pour que Meufi se souvienne que le corps de Rakal avait été repêché et enterré dans le cimetière d’Amakna.
Certains membres de l’équipage n’ayant pas froid aux yeux proposèrent d’aller déterrer le corps du capitaine, ce que tout le monde approuva. Tous se donnèrent alors rendez-vous à l’entrée de la nécropole d’Amakna.
Après avoir échangé quelques mots avec un fossoyeur du cimetière pour connaître la position de la tombe, tout le monde pénétra dans la crypte de l’illustre pirate en prenant soin d’éviter les quelques chafers qui en gardaient l’entrée.
En entrant dans la petite crypte, la surprise fut de taille pour Meufi : cette surprise mesurait environ un mètre soixante, portait un grand costume pourpre et une longue barbe blanche.
« Bon sang de non de… ! On peut pas pieuter tranquille ici ? Il faut toujours que des marins d’eau douce dans votre genre fassent à vacarme à réveiller les morts ? »Rakal était là, ou du moins son spectre, et il n’était pas très enjoué à l’idée que Meufi lui rende visite…
« Oh non… Bon sang de… Pas toi ! Qu’est-ce que tu fiches là, fripouille, tu as liquidé mon équipage, coulé mon bateau et maintenant tu veux me chaparder mes biens !»Cette fois-ci, la surprise fut de taille pour tout l’équipage, à qui Meufi avait menti depuis le début.
Le pauvre pirate, prit de cours, se jeta sur son équipage et fut rapidement mis hors d’état de nuire.
De sa grande bonté et pour remercier l’équipage d’avoir liquidé Meufi, le rejeton de la piraterie, le fantôme de Rakal offrit son trésor aux aventuriers.
Chacun repartit avec une belle part du trésor dans les poches ainsi que les souvenirs d’une aventure en mer inoubliable !