Petite note HRP : Ceci est tiré d’une anecdote IG qui m’a pas mal inspiré. C’est pourquoi cet essai ne sera pas très long.
J’ai détaillé une partie de BG de mon personnage dans ma candidature, et je le remettrais probablement ici dans les mois à venir (Qui a dit flemmard ?). En attendant, pour ceux qui ne l’ont pas lu, je résume rapidement l’histoire que vous compreniez ce qui va suivre.
Arcarum, bombardé commandant d’une sous unité de l’armée de Brakmâr (envoyée en Amakna) d’environ 500 hommes, trouve refuge dans la cave d’une maison de paysans, traqué par des bontariens supérieurs en nombre utilisant une magie liée à des parchemins. Par le biais de la télépathie commune, il sent alors la mort de chacun de ses compagnons d’armes. Paniqué, il écrit alors une lettre au clan de Nédora-Riem afin d’avoir un endroit où aller dans l’optique ou il survivrait. Ce faisant, il entend du bruit à l’étage : les gardes bontariens semblaient avoir retrouvé sa trace. Se préparant à livrer son ultime combat, il sent le sol sous ses pieds se dérober. Il découvre alors une cache, probablement utilisée par les paysans pour dissimuler leurs récoltes au moment de payer les impôts. S’y réfugiant, il confie alors sa lettre à son fidèle tofu messager, lui donnant pour mission de la livrer au clan, à n’importe quel prix. Finalement sauvé par la trappe, il passa l’hiver aux côtés des Sadidas, en leur temple. C’est là qu’il rencontra Misono, une jeune disciple de Sadida qu’il se mit à fréquenter. Bien qu’ayant été coincé par l’hiver, son tofu messager parvint finalement à livrer la lettre, plusieurs mois en retard. Retourné en Astrub au printemps, Arcarum passa avec succès les épreuves d’entrée dans le clan et reçu le soutien de plusieurs mercenaires. Ce que je m’apprête à vous conter se passe au moment où Arcarum, portant fièrement son uniforme de recrue et ayant retrouvé sa confiance, écume le monde à la recherche d’endroits pour s’entraîner, et d’adversaires à sa mesure. /HRP
Chapitre I
Nous sommes dans le massif de Cania… Au milieu des arbres se dresse, tel un navire fendant les flots, l’immense dôme doré du Kolizéum. Cela fait plusieurs semaines déjà que j’en ai fait ma résidence secondaire, logeant dans l’auberge jouxtant l’arène.
Monté dans ma chambre afin de me reposer et de me laver du sang qui recouvrait mon corps après un combat particulièrement acharné, mon attention fut éveillée par des éclats de voix provenant du rez-de-chaussée.
-50 kamas ??? Vous vous foutez de moi ??, tempêta une voix tonitruante.
Quelques pas, puis un coup d’œil par-dessus la rambarde de l’escalier de l’étage, et je parvins à distinguer son propriétaire. La voix était celle d’un disciple d’Ecaflip, presque dans la force de l’âge, portant fièrement une perruque noire. Sa longue cape traînait sur le sol, et on pouvait voir à la forme bizarre du tissu en certains endroits qu’elle recouvrait toute une panoplie d’armes. La plus impressionnante était une épée rosâtre, qui pendait négligemment à son côté. C’est d’ailleurs là qu’était posée sa main, prêt à la dégainer au moindre sursaut.
« Excusez-moi, monsieur, mais c’est le prix des consommations. ». La pauvre serveuse, une amie, qui lui faisait face, paraissait vraiment minuscule, et son visage se décomposait à vue d’œil.
Je décidais alors de lui venir en aide. Descendant tranquillement l’escalier, je lançais d’une voix égale : « Ne t’en fait pas, Sheyine, ce monsieur va payer… Ou s’en aller. ». Le disciple d’Ecaflip se retourna, et répliqua :
-Qui es-tu donc pour me répondre ainsi ? Tu ne sais pas à qui tu t’adresses, pauvre gueux…
D’ordinaire, je suis de nature relativement placide. Seulement, il y a des limites à ne pas franchir et en me parlant ainsi, le disciple d’Ecaflip venait de s’en rapprocher dangereusement. C’est pourquoi je me saisis d’un bâton posé contre le mur, et m’approchait de lui.
-Attention tout de même… Le gueux pourrait te réserver bien des surprises.
-Voyons donc cela, dit-il en dégainant son épée. Aussitôt, des dizaines de clients de la taverne brandirent leurs propres armes, prêts à me prêter main-forte. Il faut dire que l’on n’aimait pas beaucoup les étrangers, par ici… Et que mes multiples combats remportés en arène avaient grandement contribués à ma popularité dans cette région. C’est pourquoi le disciple d’Ecaflip se retrouva rapidement cerné par plusieurs habitués mécontents.
-J’apprécie votre aide, mes amis, mais nous allons régler cela de manière pacifique, lançais-je. Monsieur va payer, ou s’en aller.
-Et si je refuse ?
-Eh bien, je pourrais dire à ces gens qu’ils règlent cette affaire comme bon leur semble…
Le disciple d’Ecaflip n’était pas fou. Il rengaina son épée, ouvrit une bourse qui pendait à sa ceinture, jeta quelques pièces sur le comptoir et arracha littéralement la bière des mains de la serveuse. Il alla ensuite s’accouder au comptoir de la taverne. Relativement intrigué par ses habits, qui témoignaient d’un cercle de puissance relativement élevé, et inquiété par un sombre pressentiment, je l’y rejoignis.
-Et quel genre de guerrier êtes-vous pour débarquer ici et manquer massacrer une dame, simplement parce que le prix des consommations ne vous convient pas ?
-Je suis Karukera ! Officier bontarien, actuellement en mission. C’est pourquoi j’exige que l’on me donne votre meilleure…. Hum… (Il s’arrêta un instant, regarda autour de lui, et termina sa phrase) piaule.
C’est ce que je craignais. J’ignorais totalement comment il avait fait pour se retrouver ici, mais la mission de cet officier allait probablement me causer des soucis, surtout si elle consistait à m’éliminer. Comment les bontariens avaient-ils fait pour retrouver ma trace ? Après de si long mois, je pensais m’en être débarrassé. Surtout que les Sadidas m’avaient assuré que la magie liée aux parchemins de recherche allait bientôt disparaître. Mais je fus rapidement interrompu dans ma réflexion.
-Déjà, si vous voulez avoir une chance d’avoir un toit sur la tête ce soir, il va falloir parler meilleur !, tonna une voix derrière la porte d’entrée. Celle-ci s’ouvrit et laissa place au patron de l’auberge, un véritable colosse, qui portait dans ses bras plusieurs lourdes planches de bois. Un silence immédiat s’installa dans la salle… Même le disciple d’Ecaflip, pourtant solidement charpenté, n’osait piper mot. Le tavernier reprit alors la parole :
-Encore un gosse de riche venu chercher la gloire dans l’arène… Leurs cadavres se comptent par dizaines. J’ai encore dû en enterrer toute une charrette ce matin même. T’aura ce qu’on te donnera comme chambre, et c’est tout !
-Du moment que j’en ai une…, grogna Karukera, peu enclin à cherche querelle à pareil géant.
-Il y a une vieille chambre inoccupée au premier, Arca’ te montrera le chemin, conclut l’aubergiste.
D’un hochement de tête, j’approuvais, bien que l’idée de savoir cette créature tout près de moi durant la nuit ne m’enchantais guère… Surtout que les disciples d’Ecaflip sont réputés capables de voir dans l’obscurité.
Une fois sa bière terminée, il daigna me suivre, non sans accorder un regard dédaigneux à l’assemblée, qui avait repris ses discussions habituelles. D’un geste, il me fit signe de passer devant, ce à quoi j’obéis. Je ne le craignais pas, mais il valait mieux parfois laisser passer ce genre de tentatives d’intimidation. Nous gravîmes les escaliers, et je lui montrais d’un signe de tête la porte de sa chambre. Il l’ouvrit, jeta un œil à l’intérieur, et afficha ouvertement sa répulsion. Mais il finit quand même par y entrer, tout en fermant la porte derrière lui.
Aussitôt, je redescendis au comptoir et engageai la conversation avec le tavernier :
- Un officier bontarien, hum… On en voit rarement par ici. Je me demande bien ce qu’il vient faire.
-Moi aussi, surtout à la lecture des dernières nouvelles. Tu savais que les forces bontariennes étaient mobilisées en masse ? Apparemment, Amayiro a décidé de porter à Brakmâr un coup fatal, après la déroute d’Oto Mustam en Amakna.
J’avais conscience que je m’aventurais en terrain sensible, personne ici n’étant au courant de mon passé. C’est pourquoi je décidai de changer de sujet.
-De beaux combats en perspective dans l’arène, demain ?
-Apparemment, oui. On m’a rapporté qu’un jeune disciple de Sram défiait tout les pronostics et était parvenu à abattre plusieurs champions réputés invincibles. On dit même qu’Oxydis a mordu la poussière, face à lui… Il sera opposé demain à plusieurs guerriers, sur sa demande.
-Intéressant… J’irais voir cela. En attendant, je vais monter me reposer. Mon dernier combat à été relativement difficile.
-J’ai vu ça. Belle technique. J’espère que tu resteras en vie aussi longtemps que possible, dit-il en faisant un clin d’œil.
Habitué à son humour noir, je ne relevais pas. Je souhaitais une bonne soirée à l’ensemble des clients, puis montai me coucher.
Au milieu de la nuit, je fus réveillé par un bruit aigu, pas forcément très fort, mais répétitif. On eût dit des ongles crissant sur un tableau noir… J’attrapai une dague qui reposait sur ma table de chevet, puis je me levai. Une fois dans le couloir, j’identifiais sans peine la provenance de ce bruit : la chambre de Karukera, juste à côté. La porte était entrebâillée. Je ne pus m’empêcher d’y jeter un œil.
A l’intérieur, le disciple d’Ecaflip, à genoux devant une statuette de son dieu, aiguisait son épée. Le frottement de la lame sur ce que j'identifiais comme une pierre à aiguiser était à l'origine du bruit. Il récitait une prière, dont je ne parvins à saisir que quelques mots « chance…arène…combat ».
Cela me suffit. Je retournai dans ma chambre, la tête remplie de points d’interrogations… Il allait donc combattre, probablement demain. Mais que faisait un officier bontarien, seul qui plus est, au Kolizéum ? Le lendemain allait sans doute m’apporter bien plus de réponses que je ne le souhaitais…
Re-petite note HRP : L’utilisation d’un narrateur interne au personnage est une technique que je voulais essayer, car je pense être meilleur en ce domaine qu’au passé rapporté. Mais si cela déplaît à ceux d’entre vous qui auront pris la peine de tout lire, je peux changer cela sans soucis. J’espère que la première partie vous a plue, bien qu’elle ne soit pas riche d’actions. Ce « manque » sera corrigé dans les prochaines, je puis vous l’assurer…
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