Rejoindre le clan Roublard est une performance délicate à réaliser. Il semble que tous ceux qui sont ou ont été en mesure d'expliquer comment rejoindre le clan soient devenus eux-mêmes des hommes en noir, ou dans un certain nombre d'autres cas, des macchabées blancs. En général, il s'agit d'une histoire de famille: né dans une famille de Roublard, difficile d'envisager autre chose qu'un avenir de Roublard. Il est certainement possible de rejoindre le clan autrement, mais cela doit passer par un jeu de parrainage et d'initiation dont les détails ne sont pas tout public.
Je suis une Roublarde, voici mon histoire.
Chapitre I : Origine Si vous croyez à cette vielle légende du chiffre 13…vous n’êtes pas le bienvenu dans mon entourage. Oui, je suis née le 13 Septange 613, qu’est-ce que sa peut bien vous faire ? Je suis malchanceuse mais cela n'a rien avoir avec ma date de naissance, je pense plutôt que c’est en rapport avec mon maître. Voici comment tout a commencé.
Ma mère était une disciple de Sram et mon père disciple de Iop. Tout deux membres respectés du clan des Roublards. Cependant, il reste une autorité que tous les Roublards reconnaissent: celle de la lignée Smisse ! Si un ordre provient de cette lignée légendaire, les Roublards prennent soin d'y obéir pour les plus fidèles, et de ne pas y faire obstacle pour les plus indépendants, car tous savent que de près ou de loin, peut-être par alliance ou au quinzième degré, un individu nommé Smisse est parent avec l'immortel fondateur du clan Roublard: Vil Smisse.
Je m’appelle Regina Smisse, ma famille a porté bien des noms mais au final, j’appartiens à cette lignée légendaire. Quand on est fille de Roublards, notre avenir est certain, nous devons en être un.
Mon apprentissage a commencé dès mon plus jeune âge. Très tôt, j’ai du apprendre comment décrypter le langage Eliatrope, apprendre par cœur des secrets inconnues, débusqué des cachettes secrètes, résoudre des énigmes.
Disciple de Sram je devais aussi apprendre les sorts d’invisibilité, de camouflage et de piège.
J’apprenais toujours plus vite, avec toujours plus d’agilité, de vivacité et d’intelligence. Parfois, certains Roublards dont je ne citerais pas les noms m’emmenaient avec eux dans leurs tournées des coffres des maisons du petit village d’Amakna. J’avais une petite fortune personnelle.
Mes parents étaient fiers de moi, j’avais bientôt terminé mon apprentissage, j’allais officiellement faire partie du clan.
Chapitre II : Prémices d’un gros coup J’ai 23 ans, le temps passe vite. C’est mon maître qui a eu cette idée de génie, le coup du siècle, l’épreuve final.
Oui mon maître, le célèbre Mori Arty. Il est le plus grand brigand de tout les temps : il est sournois, vicieux, retord…Bref un vrai méchant comme on n’en fait plus. Mais le plus impressionnant est sa diabolique intelligence qui lui permettait de concevoir des plans géniaux. Une seule chose égalait sa stupéfiante intelligence : son incroyable malchance. Si bien qu’après diverses machinations, Mori Arty fut arrêté et enfermé, contraint d’éplucher des patates pendant plus de dix ans.
Lors de mon dernier coup avec la bande, nous l’avons libéré. En guise de récompense il m’offrit de me prendre sous son aile et me donna sa cape. Je ne me souviens pas l’avoir retiré une seule fois avant d’avoir terminé son enseignement, c’est sûrement elle qui fait de moi une terrible stratège malchanceuse.
Vous vous souvenez sûrement de Uk’Not’Allag, ce vieux démon qui a été emprisonné par le Roi d’Amakna...
- Citation :
- Allister offrit un présent au chef de l'escouade démoniaque : le sang d'un troupeau entier de Bouftous, sans aucun doute le met préféré des démons. Uk'Not'Allag ne pouvait refuser un tel festin qui allait lui remplir la bedaine pour les siècles à venir. Et c'est peu dire, car pendant la nuit, après que les démons eurent absolument tout bu, Allister piégea Uk'Not'Allag dans "Les têtes à clic et à clac", entravant ses membres et surtout sa digestion. Le plus puissant des démons fut emprisonné dans les geôles d'Amakna et les autres fuirent sans demander leur reste.
Sa libération approche, Mori Arty, Vil Smiss, Léthaline Sigisboul, tous les grands maîtres étaient présents. Notre lente procession vers le Château d’Amakna troublait les passants, effrayent les anciens et aventuriers expérimentés. Cela ne faisait que commencer.
Chapitre III : Le coup du siècle - Citation :
- De mémoire de Sage, cela fait longtemps que des Roublards n'avaient été aperçus du côté d'Amakna... Jusqu'en cette fin Apérirel 636, ils étaient plutôt discrets. Certains même les croyaient disparus...
Mais ils sont revenus ! Un, deux, parfois quatre Roublards ont été vus du côté du Port de Madrestam, ou postés aux alentours du Château d'Amakna !
A ceux qui les ont questionnés sur la raison de leur présence, ils ont répondu d'une seule et même voix : "Le temps est venu ! Le démon muselé fera bientôt entendre sa voix, et connaître son nom !".
Puis ils s'éclipsaient tels des ombres...
Nous étions en marche. Léthaline Sigisbul, mercenaire d'Astrub expérimentée, avait été recrutée pour l'évasion. Elle mit ses talents d'invocatrice et de dresseuse au service des démons. Nous avions tout prévu, y compris la riposte Bontarienne qui envoya une partie de ses armées aux alentours de Brakmar et l’autre partie vers la prison d’Amakna.
La bataille faisait rage autour de nous, le bruit des explosions de nos bombes, nos pièges résonnaient autour de nous. Certains de nos compagnons périrent ce jour là ! Nous avions presque perdu, nos forces étaient repliées dans la prison. Nous ne nous en serions pas sortit sans la présence d’esprit de Léthaline Sigisbul, qui lâcha une armée de Dopeuls sur les troupes aux ailes blanches. Pendant ce temps, un contingent de Bontariens avait enfoncé les lignes brâkmariennes. Leur progression fut ralentie par des Brâkmariens en faction, et stoppée aux portes de la ville par la milice.
Au même moment, Uk’Not’Allag’ était sorti de prison, nous avions réussi et commencions notre marche vers Astrub, la ville des mercenaires.
Les paysages défilaient et sans cesse, nous poussions des cris de joie, la victoire éclatante, c’était donc sa. Le Champs du Repos, le village des Brigandins. Peu importe le nombre de Bontarien qui nous attaquaient désormais, nous avions Uk’ et ce simple fait nous donnait une incroyable confiance.
Je me rappelle encore, une larme de nostalgie dégoulinant le long de ma joue, en écrivant les mots de mon rapport :
L'échine voûtée, le souffle court, et des cernes pendantes sous les yeux, c'est un Uk'Not'Allag' bien fatigué mais heureux qui a rejoint Brâkmar, bientôt rejoint par Léthaline Sigisbul.. Le démon a alors clamé sa joie à la foule des combattants aux ailes rouges. Il leur déclara qu’une ère nouvelle attendait Brâkmar. Mais Uk'Not'Allag' devrait d'abord trouver un moyen de se libérer de ses entraves. Et Rushu, le démon suprême, l'avait d'ores et déjà convoqué, sans doute pour lui révéler la manière de se libérer.
Epuisé, Uk' se retira dans la Tour de Brâkmar,accompagné par la foule en liesse, et ses admiratrices qui tombaient sur son passage, foudroyées par la laideur (et sans doute aussi l'odeur) du démon. Plusieurs centaines d'années sans bain, ça laisse des traces.
Chapitre IV : L’affaire Smisse J’ai 27 ans. Nous sommes en l’an 640 au mois de Novamaire. Je suis une vraie Roublarde, impliquée dans des affaires loufoques, « discrète comme une ombre » disait Mori Arty.
Les petites affaires comme les vols de bière pour embêter le Tavernier d’Astrub n’ont plus d’intérêts.
Malgré mon incroyable intelligence, ce 1er Descendre, je sèche. Que faire ? Nous avons déjà infiltré le Château d’Amakna, oui, le conseiller Yse Vewy Bad fait partit de notre clan.
Je réfléchissais dans le Roub’bar de notre arbre, une bière au reflet noir a la main. Je buvais tranquillement quand soudain, j’entendis un bruit. A pas feutré je glissais de pièce en pièce jusqu'à la source.
- Alors comme sa vous avez trahi le clan ?
- Vous avez osé faire sa ? Ou est la brouette ?
Mes parents, poings et mains liés, gisaient misérablement à terre, une petite troupe de Roublard autour d’eux.
- De la famille Smisse en plus…
- C’est horrible, nous devons avertir le maître…
- Vous rigolez ? Il faut absolument effacer les preuves…
- Cachons leurs corps, et la fillette…
Un frisson parcourut mon échine, la fillette, c’était moi. Je ne pouvais pas lutter contre eux, j’étais trop faible, mes parents gisaient là, allais-je les secourir ?
Je m’élançais, hélas, je ne m’élançais pas vers mes parents mais vers la sortie. Je courais, vite il fallait rejoindre la barque qui me mènerait jusqu’à Astrub. Zut, d’autres Roublards discutaient devant. Fuir.
Les arbres me griffaient les joues, les racines me faisaient trébuchés, les tombes, frémir. Le Cimetière d’Amakna n’était maintenant qu’un horrible endroit où j’avais grandit toute ma vie durant. Roublard, au final, même le sens de la famille n’empêche pas d’être humain. Manger ou être manger, chacun sers en réalité ses intérêt personnels.
Je courais aussi vite que mes jambes le pouvaient, ce n’est qu’à la tombée de la nuit, bien plus tard, que je me rendis compte de mon épuisement. Le paysage autour de moi ne m’était très familier, Astrub. Cette ville, le pensiez vous, étais l’endroit ou résidait ma belle fortune personnel.
13 pas a gauche, 12 pas a droite puis tout droit. A l’abri des regards, les kamas ne brillaient pas, le soleil n’étais pas présent, la pluie allait bientôt tomber sur mes vêtements déchirés.
Les gens rentrèrent chez eux, je pris un vieux coffre puis je courus furtivement dans les souterrains, je déchirais alors ces vêtements noirs comme les sentiments qui m’habitaient alors, et, ouvrant le coffre, sortit ma tenue de disciple de Sram. Une vie nouvelle commençait.
Chapitre V : Extrait de journal inachevé Le 14 Novamaire, je décide de tenir un journal.
14 Novamaire 640
Cela faisait maintenant un mois que j’avais enterré ma véritable identité. J’étais une élégante disciple de Sram au regard ténébreux. Le Zaap était bondé, beaucoup de monde, beaucoup de bourses. Mes mains se promenaient rapidement sur ces petits sacs redondants de kamas. Je m’en allais tout comme j’étais venue, 13 pas a gauche et 12 pas a droite puis enfin tout droit, les kamas pleuvaient sur ce petit trésor qui grossissait de jour en jour.
17 Novamaire 640
Les Roublards me cherchent, je les ai vu a Astrub, très discret mais ils n’ont pas échappés a mes yeux. Les évitant de justesse a un tournant de rue j’eus peine a m’en cacher. Je décidais donc de changer de nom, désormais, je ne m’appellerais pas Regina Smiss mais Regina Nocis, mes descendants n’hériterons pas des savoirs Roublards, la famille Smiss de mon côté est bel et bien définitivement oublié.
26 Novamaire 640
Ma fortune augmente, je serais bientôt riche et pourrais m’acheter la panoplie de mes rêves. En attendant, j’ai aujourd’hui déplacé une partie de celle-ci à Amakna, plus précisément dans la presqu’île des Dragoeufs, le reste de ma fortune ira donc dans un compte en banque que j’ai ouvert sous le nom de Graine Sicon, anagramme de mon nom complet.
28 Novamaire 640
Loin dans les terres d’Amakna, je découvre une maison abandonné, un vieux coffre que je fais sauté facilement me permet d’acquérir une fabuleuse collection de casques divers et variés. Apparemment, la maison d’un collectionneur.
1er Descendre 640
Mon anniversaire approche. Les jours se colorent de noir et de blanc. La chance a reparut de nouveau, il semble que les seuls souvenirs que j’ai conservé de mon ancienne vie sont l’apprentissage des sorts Sram. Il ne me reste plus que mon agilité, ma malchance c’est envolé, mon incroyable intelligence c’est transformé en une intélligence lambda. Suis-je devenu comme les autres aventuriers, suis-je comme toutes les disicples Sram de mon âge ? N’ai-je donc aucune spécialisation ?
5 Descendre 640
Mon journal me fais me poser plus de question sur moi-même, il me remet totalement en question, c’est aussi la seul preuve que j’ai été une Roublarde. C’est la seule preuve, la seule.
J’allume un feu, j’écris les dernières lignes de ce journal comme si cela servait a quelque chose, j’écris sûrement cela pour avoir la conscience tranquille d’un journal terminé. Adieu Journal
Signé
Regina Smisse
Épilogue et Genèse d’un nouveau monde La vie est parsemée de couleur et il n’y a que les idiots qui ne voient pas ceci. Les cendres de mon journal signé de mon nom de naissance enterrent une vie en noir et blanc. Une vie sans but, roublard un jour, roublard toujours, mais, pourquoi ? Quel but ? Cette vie n’avait aucun sens.
Aujourd’hui, les couleurs et le bruissement des feuilles dans les arbres ne m’intriguent plus, les Pious gazouillent et l’herbe verte chatouille mes chevilles.
Un Printemps en Hiver.