Il existe des êtres doués d'une intelligence supra normale, des génies qui possèdent entre autres la faculté d'assumer n'importe quelle identité.
En 629, les chercheurs d'une entreprise appelée "Le Centwe" ont mis en isolement un de ces êtres, un jeune garçon nommé -exo-kakashi- et exploitèrent son génie pour des recherches secrètes. Mais un jour, "le Caméléon" leur échappa...__________
Ce jour là, le soleil était radieux, la mer, calme, et la légère brise annonçant le début du mois de Juinssidor rythmais la vie des habitants de Mortaly's. Une dernière accolade avec mes proches, un baiser à ma fiancé et me voila partit vers l'inconnu.
Le bateau qui nous emmenait, moi ainsi qu'une bonne trentaine d'autres personnes vers une île isolée dans le reste du monde dans le but de passer notre rite d'initiation à la vie d'adulte (bien que cela ne me plaise pas vraiment, il fallait s'y faire, c'était la tradition dans mon village... l'année de leurs quinze ans, les disciples de Sram devaient accomplir une mission, plus ou moins périlleuse.) était gigantesque. Celui-ci s'étendait sur plusieurs centaines de mètres et ne comptait pas moins de cinquante chambres pour trois étages... un véritable palais!
Une fois à l'intérieur du paquebot, plusieurs groupes de voyageurs se formèrent : les peureux, les fêtards, les voleurs et les victimes. Ceux du premier groupe restaient enfermés dans leur chambre, priant ou pleurant leur dieu la plupart du temps. Probablement étaient-ils effrayés par ce qui allait leur arriver...
Chez les fêtards, l'ambiance était nettement plus joviale. Certaines personnes s'amusaient à courir dans le navire, d'autres buvaient une grenadine aux côtés du commandant de bord, tandis que les plus timides jouaient aux cartes sur un tonneau.
J'appartenais à la catégorie des escrocs. C'est grâce à ce don de l'arnaque que je parvenais à me faire de l'argent depuis que j'étais enfant. Toutes les méthodes étaient bonnes : tours de cartes, tours de magie, illusions d'optique ou bien vols avec discrétion... Mais mon plus gros coup restera sans doute l'opération "Casino de Sufokia", lorsque je pris l'apparence de l'homme aux deux cents coiffes pour m'infiltrer et ainsi dérober plus de cinq millions de kamas... Peut-être est-ce ma faute si le casino a fermé ses portes, mais dans ce milieu là, il faut savoir être sans foi ni pitié...
Après quelques heures de voyage seulement, le capitaine nous fit comprendre que nous étions arrivés...
L'île sur laquelle nous nous trouvions n'avait rien de paradisiaque... c'était tout le contraire! De grande arches inutiles, des mauvaises herbes pour remplacer le sable, d'infinies galeries et des créatures aussi mignones que cannibales... Aucun doute, les légendes étaient vraies, nous étions sur l'île des Wabbits... Mais une question se lisait sur tous les visages : Pourquoi nous avoir réunis ici? Une affiche, placardée sur un banc, pouvait facilement répondre à ce mystère.
- ? a écrit:
- Toiiiii!
Si tu es là, c'est soit que tu es un fou, soit que tu as été envoyé dans le but de devenir un adulte. Dans le deuxième cas, ramène un poil intime du Wa Wabbit, ici même, dans sept jours. Dans le cas échéant, tu seras banni à jamais de Mortaly's. Toutes les méthodes sont bonnes, le but n'étant pas de vaincre la bestiole. Soyez rusés.
Quoi qu'il en soit, la meilleure solution reste la pendaison.
Il n'y avait pas de signature. Bien que nous doutions, le capitaine nous signala qu'il reconnaissait l'écriture d'un homme très important. Il fallait que je trouve comment dérober un poil au Wa, mais il se faisait tard, je devais songer à me reposer...
Au petit matin, à ma grande surprise, tout le monde avait déjà pris la route. Selon les traces de pas qui s'enfoncaient dans la boue, je pouvais déduire que certains avaient fait équipe plutôt que de foncer tête baissée à la poursuite du Wa. Mais je n'étais pas comme les autres... j'avais toujours cherché à éviter la bagarre, chose que je trouvais stupide, peu importe les circonstances. Je songeai donc construire une cabane, loin du danger, dans le but de me protéger des éventuelles attaques de monstres, et d'avoir de quoi m'abriter en attendant ma prochaine victime.
Les jours passèrent, le projet avançait, tout comme la progression des jeunes dans les galeries. Le jour où je parvins à terminer la cabane fut très particulier. Au moment de planter le dernier clou, j'entendis des pas précipités non loin de moi. BAM! Un dernier coup de marteau et le voila planté.
Je partis sans attendre à la recherche de l'homme pressé. Quelques centaines de mètres plus tard, une caverne se présentait à moi. Une étrange leur était perceptible au bout de celle-ci... Je décidai d'y entrer, tout en restant très vigilant...
La grotte, qui, premièrement, vue de l'extérieur, semblait minuscule s'étalait en fait sur des centaines et des centaines de mètres. Je pris soin de récolter des cailloux avant d'y entrer, pour, comme dans une histoire que me racontait mon paternel lorsque j'étais enfant, retrouver moi chemin par la suite.
Après quelques minutes seulement, j'aperçus une lumière rouge, probablement une torche incandescente. Alors que je fonçais tête baissée vers la lueur, j'entendis une voix caverneuse derrière moi. Je me retournais, mais reçu un violent coup dans la tête, puis plus rien...
[Quelque part sur le continent...]
- "Pwojet Caméléon XM pwêt. Wampe de lancement activée."
Un Wabbit vêtu d'une blouse blanche et d'une paire de lunette courait dans la pièce, l'air affolé.- "Chef, chef?! Où est le Wa? L'heuwe est gwavissime!
- Le Wa est en déplacement.
- Awwêtez touuuuut, il wis..."
Les cris du Wabbit me firent reprendre conscience soudainement. J'étais dans un cercueil ouvert, pieds et poings liés, au beau milieu d'un laboratoire à première vue. De nombreux instruments de chirurgie étaient dirigés vers moi, comme si je servais de cobaye. Soudain, une seringue vint se planter dans mon avant bras. Le liquide opaque et grisâtre qu'elle contenait se trouvait désormais dans mon sang. Une pulsion nerveuse me fit alors rompre les cables qui me maintenaient allongé. Alors que je me ruais vers le Wa, une fléchette tirée de nul part me paralysa et me fit tomber par terre. Le roi s'approcha alors de moi, puis, me fixant d'un air méprisant dans les yeux, me dit :
- "Voyons Exo, wien ne sewt de vous débattwe, estimez vous heuweux, jusqu'à aujouwd'hui, nul n'a suwvécu à ces fléchettes conçues par les Dw Wabobo.
- Q..qui êtes vous? Où suis-je..?
- Allons allons... tu ne te wappele donc de rien? Ne te twouves-tu pas difféwent des tout les autwes autres gawçons de ton âge? N'est-il jamais wien awwivé de..."bizawwe" autouw de toi?
- ...
- Je me demande si...
le Wa s'en alla chercher quelque chose dans son laboratoire, puis revint, un gant à la main. Vois-tu ce gant, petit... c'est celui-ci qui est passée par la main de tous les chewcheuws lows de l'opéwation Caméléon XS. Peut-êtwe ne le sais-tu pas, mais les objets sont vivants. Tout comme toi, ils ont des souveniws, bien qu'ils ne puissent pas s'expwimer."
Le Wa s'arrêta de parler un instant, et pausa sa main gantelée sur mon visage. Lorsque l'on meurt, on dit qu'on voit sa vie défiler en l'espace d'un instant. C'est ce que je vis, bien que ce ne soit pas dans les mêmes circonstances. Mon enfance oubliée, mes parents biologiques... tout m'était revenu à la mémoire. Mais pas seulement... Toute ma musculature avait changée, la taille de mes biceps, bien que faibles auparavant, avait doublés de volume, mon corps s'était allongé...J'avais une apparence de jeune homme. Mais une question demeurait... serait-ce donc ça, l'initiation à la vie d'adulte?
L'arrivée de nombreux miliciens en tenue de combat me fit bientôt comprendre que non. Leurs lances, aussi aiguisées que des couteaux de cuisine, transperçaient le corps des Wabbits telle une radée. Le laboratoire s'était transformé en champ de bataille en l'once d'un instant. Le Wa, quand à lui, n'était en fait qu'un Wabbit ordinaire qui s'était déguisé comme son roi car dirigeant de l'entreprise "Le Centwe". Il fut arrêté par les miliciens et emmené à la prison de Brâkmar dans les plus brefs délais. Certains prétendent qu'il fut condamné à la peine de mort, d'autres qu'il mourra dans les caniveaux de la cité des démons.
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Suite à cet évènement, les miliciens m'escortèrent jusqu'à Brâkmar. Banni à jamais de mon village natif, une nouvelle vie m'attendait. Je vécus premièrement de mes arnaques, mes dons de "caméléon" et de "brute" s'étant éveillés, mais je compris bien vite que cela ne pouvait durer plus longtemps. Je me mis alors en route vers Amakna, lieu où il est facile de trouver du travail. Après de nombreux mois de marche, j'arrivai enfin dans la région. Là bas, j'appris qu'il fallait travailler dur pour gagner sa vie misérablement. Je demandais si il n'y avait aucun métier qui correspondait à mes critères de recherches : un boulot nécessitant une force brute importante, mais aussi un mental d'acier et aucune pitié. On me conseilla alors de me rendre à la maison des mercenaires, à Astrub, à quelques heures de marches à peine. Mon itinéraire repéré à l'avance, je reconnus immédiatement la maison une fois arrivé dans la ville. Sur la porte de celle-ci était gravé : Maison du clan de Nédora Riem.
Aujourd'hui encore, j'attends qu'un recruteur me remarque, pour peut être espérer dénicher un contrat...
-exo-kakashi-