Chapitre 1 : La découverte de l’errance
Elle titubait, les bruits inégaux de ses pas résonnaient dans la clairière. Twal avançait, on ne savait pas comment. Et à chaque fois que son pied droit heurtait le sol une flamme embrasait légèrement l’herbe. Twal souffrait pour toutes les personnes qu’elle avait tuées, elle savait pertinemment qu’elle avait achevé des personnes de son village mais elle ne pouvait pas en être sûre. Sûre de rien, ignorante de tout, voilà comment elle était, voilà l’apparence qu’elle donnait au pandikaze qui la regardait. Un bruit de sabre, se fit entendre… le pandikaze fonçait sur Twal. La flamme noire du désespoir, la colère du parvenu. Voilà tout ce qui se mêla dans le feu qui dévorait le pandikaze. L’action n’avait durée qu’un e infime seconde. La fatigue hantait la jeune pandalette. Elle s’effondra sans en avoir conscience au pied d’un grand arbre, sans doute un bambou.
Le soleil se levait, Twal aussi. Elle continuait à tourner en rond dans la clairière sans savoir quoi faire. Elle ne pouvait pas retourner dans les ruines de son village, elle n’en aurait pas la force.
Quand elle était petite elle avait entendu parler d’un continent à l’ouest de Pandala, mais pour y aller il lui faudrait plusieurs jours de marche et elle ne tiendrait pas le coup. L’air de la forêt commençait à lui vicier les poumons, elle suffoquait. Ses pieds partirent dans la direction du continent. Son manque de volonté flagrant était perceptible par tous les monstres. Ils firent tous la même erreur, foncer sur elle et mourir dans des flammes, carbonisés. Twal continuait d’avancer, imperturbable, dans une espèce de léthargie. Cette léthargie la protégeait du monde extérieur, comme ses ancêtres, les Pandawastas qui parvenaient à entrer dans une méditation, qui les amenaient dans un sommeil intérieur profond.
Il se dressait devant Twal, le pont… le pont… Le pont fait uniquement pour empêcher les Pandawas non-autorisés de sortir de leur île. C’était triste que le gouvernement en soit arrivé là. Une flamme intérieure commença à consumer Twal. C’était trop bête, avoir fait tout ça pour échouer ici. Devant ce pont. Il y avait bien trop de gardes, pour penser passer normalement, discrètement ou en les tuant. Le regard de Twal s’égarait partout… Elle ne pouvait rien faire, l’organisation des gardes sur le pont était parfaite, pas d’angle mort où passer discrètement, rien ne permettait de passer sous le pont, aucune poutre ne dépassait. Il n’y avait aucun bruit à part le doux clapotis de l’eau… l’eau…
La nuit tomba brusquement, tout comme le corps leste de Twal dans l’eau. Son corps était submergé par les flots, malgré sa maigre maitrise de la nage elle avait une certaine prestance, ballotée par la plus grande puissance du monde. La bouche de la pandalette commença à se remplir d’eau, Twal éternua puis la recracha. Il fallait qu’elle y arrive… il y avait encore beaucoup de mètres à nager. Beaucoup trop probablement. Le bruit de son corps se débattant n’échappa pas à l’oreille affutée d’un garde. Il regarda en direction de l’eau… et sortit son arc. Il décocha rapidement une flèche ralentissante qui se perdit dans l’océan.
Une bouteille enflammé surgit de nulle-part et le frappa en pleine tête. Twal ne put que le contempler bruler et tomber. Avec délicatesse elle se hissa sur la grande perche de bambou qui servait à maintenir le pont. De là elle monta rapidement sur ce qui allait l’amener dans le continent.
Twal courait… courait… encore et encore jusqu’au bout du pont. Elle ne sentait plus son corps, qui agissait à sa place, comme si il voulait se défendre lui des gardes qui la pourchassaient. Sa tête devint lourde, trop lourde pour qu’elle reste debout. Un poing enflammé et le dernier garde en face d’elle fut calciné. Mais il en restait toujours une dizaine derrière elle qui n’attendaient que ça, qu’elle tombe de fatigue.
Twal posa le pied sur l’herbe du continent, il fallait maintenant qu’elle trouve un endroit où dormir. Un rocher bouchait une entrée à sa droite, elle y courut en échappant aux regards de ses poursuivants, poussa le rocher, entra dans ce qui lui semblait être un tunnel et le reboucha. En quelques secondes elle arriva sur une plage, ou le sable était fin et chaud… La fatigue la reprit et , sous un arbre au feuillage rouge, Twal s’endormit.
Quelques minutes plus tard des pas se rapprochaient du lieu où elle était. Une voix s’exclama « elle est là la fuyarde ! »