Par une belle journée de Septange, Sylmia, belle disciple de Feca, découvrit que son rêve venait de se réaliser. Elle attendait ce moment depuis tant d’années, elle accourut auprès de son mari, et, essouflée :
- Mon amour, je dois t’annoncer une grande nouvelle!
- Depuis quand viens-tu me déranger pendant mon entraînement?
Le disciple de Iop avait épousé sa femme par convenance. En aucun cas il ne la respectait. Il lui arrivait même de battre celle-ci. Pourtant, l’amour qu’elle lui vouait était très grand.
- Nous allons avoir un enfant.
- Comment est-ce possible ? Je t’ai dit que je refusais d’avoir un enfant. De plus, la guerre fait rage. Que ferons-nous de ce fardeau?
- Mais…
- Nous l’offrirons à mes meilleurs clients, ils ne peuvent avoir d’enfant.
Sylmia retourna dans leur belle maison de quartier, pensive. Comment le plus grand bonheur du monde pouvait-il être sujet à discorde ? Ce soir là, Mollore devait rentrer très tard de sa partie de carte à la taverne. Elle savait qu’il rentrerait ivre et la frapperait. Malgré l’amour qu’elle lui portait, elle décida de partir. Elle prit ses affaires ainsi que ses livres et quitta le foyer conjugal. Ce futur enfant était désormais sa priorité.
Asranes vit ainsi le jour dans la montagne des Koalaks. Sylmia s’était installée dans la maison de ses ancêtres.
Elle connaissait enfin le bonheur, au cœur de la nature. Elle enseigna beaucoup de choses à Asranes qui était passionnée de lecture. Cette dernière se mit rapidement à adorer Sram. Ses pouvoirs l’obsédaient. En outre, elle apprit toutes les techniques de capture et d’élevage de dragodindes et elles purent rapidement vivre convenablement de ce métier.
Pourtant, 17 ans après, ce bonheur prit fin avec l’arrivée de Mollore. Des amis lui avaient dit qu’il ne devait pas laisser son enfant à cette déserteuse.
- Je t’ai cherchée si longtemps, Syl. Enfin te voilà devant moi! Où est l’enfant?
Sylmia n’avait jamais caché la vérité à sa fille sur les circonstances de son arrivée dans le monde des Douzes.
- Ainsi c’est toi mon géniteur ?
- Tais-toi jeune effrontée, tu me dois le respect!
A ce moment apparut une horde de bontariens venus aider le disciple de Iop à récupérer son enfant. Ils attachèrent Sylmia et emmenèrent la jeune femme.
Asranes découvrit ainsi la grande cité blanche. Elle la trouvait bruyante et se mit rapidement à la haïr. Mollore
fit entrer Asranes de force dans la milice bontarienne. Elle ne pouvait pas lutter contre son père ni s’échapper car il y avait toujours une personne pour l’avoir à l’œil. Dès sa première bataille, Asranes, étant peu expérimentée, finit rapidement dans les geôles ennemies.
Pendant ce temps, Sylmia, une fois libérée au bout de trois jours par un voisin inquiet de voir les bêtes assoiffées, traversa les plaines pour rejoindre Bonta. A son arrivée dans l’ancienne maison conjugale, elle se retrouva face à Mollore.
- Où est Asranes?
Sylmia, pour la première fois monta le ton face à son mari.
- Tu as fait de cette enfant une larve! Elle a disparu lors d’une bataille il y a deux jours. Elle doit servir de repas aux corbacs désormais.
Sylmai poussa un hurlement et se jeta sur Mollore pour le frapper mais la colère de celui-ci fut si grande qu’il
tua sa femme en répliquant.
Mollore devint blème. Qu’avait-il fait là? Que penseraient les gens?