Le Clan de mercenaires de Nedora Riem (DOFUS - Orukam)
 
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 [micro-série] Récit d'un Ouginak Chienchien de Guerre

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   Javion   

Javion
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MessageSujet: [micro-série] Récit d'un Ouginak Chienchien de Guerre    [micro-série] Récit d'un Ouginak Chienchien de Guerre  EmptyDim 29 Oct 2017 - 15:44

Récit d'un Ouginak Chienchien de Guerre


Partie 1 | Les Landes de Sidimote -


[micro-série] Récit d'un Ouginak Chienchien de Guerre  Screen10


Le Rite ! Le Rite !
La psalmodie des chefs était ponctuée par la clameur des aboiements et des jappements et du fracas des pattes contre le sol de cendres. J'avançai dans l'allée formée par les Ouginaks adultes qui grognaient et donnaient des coups de mâchoires à quelques centimètres de mes épaules. Je savais que ce n'était qu'un jeu pour eux, mais ils n'en restaient pas moins effrayants et je ne pouvais m'empêcher d'esquiver de fausses menaces ou de rendre un grognement par réflexe.  Derrière les premiers rangs, une Ouginak hurla à la mort, et tous l'imitèrent alors que j'arrivais près du chef de meute et de ses champions. Le chef des Pagneul, un molosse de presque deux kamètres, au pagne de peau bardé d'os de ses victimes, posa son regard dur sur moi et montra les crocs, avant de prononcer de sa voix caverneuse :
- Petit Ouginak, tu as l'âge d'un mâle puissant. Mais la puissance n'est rien sans endurance. Prouve au Grand Molosse et au clan Brador que tu as l'étoffe d'un guerrier tenace, au poil dru et aux pattes solides. Affronte l'épreuve des piliers de feu de Sidimote !
Il écartait les bras en terminant sa tirade, et les Ouginaks hurlèrent en retour, et martelèrent à nous la terre désolée des landes frénétiquement. La tension montait, les cri et les vibrations oppressantes tentaient de me faire craquer et fuir, la queue entre les jambes, mais je tins bon. J'avançai, les épaules en arrière et la truffe levée, vers la corniche effritée qui s'avançait au dessus du volcan de Sidimote.Les bulles de magma éclataient à la surface et les projections de gouttes brûlantes tombaient sur la roche sur laquelle je marchais en grésillant.  Je me tenais au bout de la corniche.  Les règles étaient simples : je devais me tenir debout ici, sans bouger, pendant une nuit et un jour, et une autre nuit. Sans manger, sans boire. Seul face au volcan, à sa chaleur étouffante et à ses projections de lave brûlante.  
Dans mon dos, la meute fit silence et me laissa seul au dessus de la lave, mais je ne m’y trompais pas : certains devaient être restés et m’épiaient sans bruit, tapis, au cas où j’échouerais. Je ne bougeai donc pas, ni même tentait de me retourner. Je devais me concentrer sur autre chose pour ne plus sentir la chaleur, la faim, la fatigue …

Je songeai à mon enfance, quand je n’étais pas plus gros qu’un Corbac. J’avais assisté au Rite d’un autre Ouginak. Il avait à l’époque mon âge actuel, et à peu près ma carrure. Il était en revanche plus assuré que moi, et plus fort. Appelé à devenir un futur chef de clan. Ce n’était pas mon cas.
Un gravillon incandescent jaillit du volcan et atterrit en crépitant à un miliKamètre de mon talon. J’ai failli glapir et sauter sur place en sentant la brûlure minuscule, mais me suis contenu au dernier moment. Les veilleurs Ouginaks étaient à l’affût : le moindre geste, le moindre bruit et j’échouais. J’avais déjà envie de faire des étirements, les jambes engourdies, mais Marzelle, une Pagneul qui avait passé le rite et faisait partie des meilleures traqueuses de la tribu, m’avait conseillé de ne pas réactiver mes muscles trop tôt, ni trop vite. Je devais attendre la limite ultime avant de me dégourdir. Car en effet, la lave et la chaleur n’étaient pas les seuls obstacles. La fatigue serait de la partie, et sans doute la plus redoutable. Je devais m’économiser …

Shhh ! … Poc ! Poc ! Rrrlrrrlrrr…
Clignement de paupière, frémissement, retroussement des babines …
Shhh !
J’ouvrai les yeux alors qu’une pierre sifflait à une griffe de mon oreille. Tous les muscles de mon corps se tendirent pour m’empêcher de m’écarter par réflexe.  
Il faisait jour. Je m’étais endormi debout. J’ignorais être capable d’une telle prouesse, mais puisque j’étais encore là, j’avais dû être suffisamment immobile dans mon sommeil pour duper les veilleurs.  J’avais reçu une brûlure au mollet et une ecchymose commençait à poindre sur mon bras, sous le pelage. Pas assez fort pour me réveiller, et je me félicitais de mon sommeil lourd, quand une autre pierre fusa vers moi. Lancée trop faiblement, la pierre décéléra à mi-chemin et entama sa chute dans le volcan. Je plissais les yeux, l’odeur de souffre et les grondements du volcan handicapaient mes oreilles et ma truffe. De l’autre côté du cratère, une troupe de bandits s’étaient arrêtés. Il n’était pas rare de voir des criminels traverser Sidimote en passant par le volcan, car les flancs de la montagne bouillonnante étaient peu gardés. Parmi les bandits, deux gobelins qui m’avaient repéré s’amusaient à me jeter des pierres pour me faire tomber. Même s’ils visaient mal, certains de leurs essais arrivaient jusqu’à moi, que j’encaissais quand ils n’atteignaient pas mon visage. J’enrageais intérieurement, la bête en moi hurlait de courir à leur rencontre, de les traquer pour les corriger. Je taisais ma rage et me contentais d’attendre. Attendre. Attendre et encaisser les pierres, comme les gobelins semblaient beaucoup s’amuser.
Mais un Ouginak rit au nez des caprices du destin et se venge toujours, gobelins.
Finalement, après ce qui me sembla une éternité, les veilleurs Ouginak estimèrent que j’avais bien résisté et chassèrent le groupe de bandits. Ceux-ci prirent leurs jambes à leur cou dès qu’ils entendirent les hurlements de mes confrères. Partout dans le monde les Ouginaks étaient méconnus et moqués, mais sur ces terres désolées, chacun savait que la Meute régnait en maître, et tous nous craignaient.  

La nuit tomba plus vite que je ne l’aurais pensé. Il était déjà difficile de se repérer dans les landes constamment plongées dans l’ombre, le soleil masqué par les nuages nauséabonds de Brumen et la fumée des volcans, mais c’était pire dans les conditions actuelles. Je pouvais être planté là depuis une heure ou un moins, c’était impossible à dire, je n’en avais plus aucune idée. Mes yeux étaient secs, j’avais l’impression qu’ils étaient recouverts d’une couche de poussière. Ma première erreur fut de bailler. Mes babines, sèches aussi, se craquelèrent sous mon museau et aux commissures. D’un coup, douloureusement. La deuxième erreur fut de les humecter d’un coup de langue.
J’avais à présent le goût du sang dans la bouche et dans le crâne. L’enfer commençait.

Au bout de l’avancée de pierre, la tribu s’était rassemblée et aboyait et hurlait pour me féliciter d’avoir tenu et réussi mon épreuve. Moi, je ne me retournais même pas vers eux, je restais immobile. Par parce que je voulais rester immobile au dessus de la lave, évidemment, mais parce que si je faisais le moindre mouvement, j’allais m’effondrer aussitôt. J’avais l’impression d’être plus asséché qu’un animal empaillé. Vide. Malgré tout, je rassemblais le peu de forces qu’il me restait pour me retourner et bomber le torse. J’avançai lentement vers eux et prit même le risque de lever les poings, triomphant. La tribu répondit aussitôt et criant mon nom. La clameur me galvanisait, me faisait oublier mes poils brûlés, ma peau meurtrie et la rage qui hurlait l’envie de sang depuis le début de la nuit. Des pattes puissantes écrasaient mes épaules et me flanquaient des accolades dans le dos. Les petits me faisaient la fête, courant autour de moi à quatre pattes. En même temps que je marchais dans l’allée formée par mes confrères, on me passait gourdes d’eau fraîche et nourriture que j’ingurgitais en avançant. J’eus même droit à une potion de soin supérieure, à ma grande surprise, qui me remit d’aplomb et apaisa mes brûlures.
Je me suis senti idiot d’avoir cru qu’il s’agissait là de la fin du calvaire, de la célébration de mon entrée au sein des membres de la tribu. Pendant ce cours instant d’euphorie, j’avais oublié qu’il restait une épreuve, et je ne m’en souvins que lorsque la file d’Ouginaks s’arrêta, me laissant devant l’épreuve finale.
Dans une cuvette embrumée, un gigantesque Mulou enragé faisait les cent pas et jetait sur moi un regard fou, grognant, babines retroussées.  J’avançai fièrement mais en mon for intérieur je savais que je n’avais pas recouvré mes forces. Le doute me gagnait alors que j’avançais dans la cuvette. Le Mulou fou hurla et se jeta sur moi, ses crocs luisants dégoulinant de bave.
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