Avant-Propos et prolégomènes
Ghalacik, dit "Ghala", est issu d'une famille Sufokienne de notaires. Sa naissance est entourée de quelques mystères car il serait peut-être l'enfant adultérin d'Hector Penk, député du Conseil de la mer de profession et assez bon rimeur à ses heures.
Ce père lui conviendrait mieux d'ailleurs que maître Pinorf, pour lequel Ghalacik n'éprouve que peu d'attachement.
Quoi qu'il en soit, dans ce milieu de la bourgeoisie aisée, on assure aux enfants une bonne éducation. À la mort de sa mère, en 633, l'orphelin est remis aux bons soins de son parrain, le vidame d'Amakna, qui se charge de le placer aux côtés de religieux à l'église du village.
Là, sous la férule des abbés, Ghalacik se forme le goût.
Il étudie les belles-lettres, l'histoire, le vieil amaknéen et, bien sûr, la rhétorique.
Excellent élève, il se passionne pour le théâtre et la poésie, dont il veut faire son métier. Il vainc la résistance paternelle et ses premiers vers, contre la Régence, le font remarquer en même temps qu'ils l'envoient en prison (639-642). Mais derrière le satiriste léger se cache un dramaturge sérieux.
Ghala, puisque c'est ainsi que Ghalacik signe désormais ses oeuvres, donne "
Les dix slips mercenaires".
Le succès de la pièce est immédiat. Ghala est reconnu comme homme de lettres et il est près de devenir scribe à la Cour, lorsqu'un de ses mots d'esprit lui vaut une bastonnade et le contraint à un départ précipité vers Astrub.
Son séjour dans la cité des mercenaires se révèle très formateur. Beaucoup des rencontres intellectuelles de cette époque se retrouvent dans l'histoire d'"
un talent protéiforme" : Le félibre Enzo de Baalivernes; la Sombre Brâkmariannée; les favoris de Shariva; le clan Nedora Riem.
Ghalacik admire Astrub, dans laquelle il voit une «
nation de philosophes».
En 642, l'épopée de "
Les dessous d'Anne Imation" est saluée comme un chef-d'oeuvre et s'inscrira comme numéro un des ventes plusieurs mois consécutifs. Le dramaturge offre
Anne Imation à un public conquis. Il nous livre là une enfant dédaigneuse et enjouée à souhait qui s'attirera, au fil de sa courte vie, les foudres des citadins. Le dosage est parfait et la mayonnaise prend : Il réussit à faire parler de lui.
Il n'est cependant pas épargné à la censure et, une fois de plus, le pavé qu'il a jeté dans la marre lui vaudra quelques mésaventures avec la Cour.
Mésaventures qu'il livre d'ailleurs en grande partie dans un pamphlet d'allégations qu'il adressera au Royaume.
Celui-ci suffira, à raison d'affaires plus importantes à la Cour, à ne pas l'inquiéter davantage d'une peine de prison.
Farouchement ami de la tolérance, il prend parti contre l'infâme. Il faut dire qu'il s'est donné les moyens de son indépendance. Il n'est pas de ces hommes de lettres mendiant les faveurs de tel ou tel mécène.
Toute sa vie durant, il travaille aussi à sa prospérité économique. Il vit fort riche, en homme d'affaires avisé.
Amoureux de l'amour -comme il le dit lui même- il entretient nombre de relations avec des femmes et, en effet, cet épistolier prolifique laisse à la postérité la plus abondante correspondance du siècle : près de six cents lettres envoyées à plus de cinquante correspondantes.
Si à ce jour, il vit et demeure célibataire, nous avons eu vent d'Etibam, un de ses proches amis, qu'il souhaiterait trouver une belle.
Nous savons de la même source qu'il aurait commencé, en plus de son activité de mercenaire, à étudier l'homéopathie. Il ouvrirait un cabinet prochainement.
En attendant, je vous laisse les soins et plaisirs assurés de vous plonger dans la lecture de cet ouvrage.