Je me souviens, nous étions le septième jour de Descendre et les températures se faisaient déjà plus fraîches qu’à l’habitude. Etait-ce pour cela que j’avais préféré faire ma promenade hebdomadaire à l’intérieur de la muraille du Château d’Amakna plutôt qu’en pleine campagne ? Je ne crois pas, mais le hasard fit bien les choses puisqu’alors que j’approchais de la grand-porte nord, mon attention fut retenue par un anormal attroupement. Ils étaient une petite dizaine et semblaient attentifs au discours d’un Sadida à l’allure aussi peu engageante que son corps était poilu. Son bob du paysan et son pagne crasseux laissaient entendre qu’il s’était forgé sa robuste constitution plus en travaillant aux champs qu’en combattant quelque créature que ce soit.
Alors qu’il semblait expliquer ses malheurs aux aventuriers, il fut vite interrompu par l'arrivée impromptue de deux, trois, puis quatre régiments de Douziens, venus également écouter son discours. En quelques minutes l’entrée fut tellement bondée qu’on aurait pu se croire à s’y méprendre en pleine ouverture des soldes à Bonta. Une chachatte n’y aurait pas retrouvé ses petits ! On n’avait pas vu tel rassemblement dans la région depuis le fameux hommage aux divinités du temps de deux escrocs-prêtres en Flovor dernier...
En quelques secondes, le tumulte fit place au calme et Peth-Ysent, tel était le nom du Sadida qui avait suscité tant de curiosité, mit au clair la situation. De par sa profession de paysan-éleveur, Peth avait à sa charge les tofus de Guichi, un éminent membre du Club Sandwich - dont on ne vante plus les sandwichs au thon -, mais ses petites boules de plumes jaunes avaient malencontreusement disparues. Enlèvement ? Fugue ? Disparition spontanée dans le Krosmoz espace-temps ? Toutes les hypothèses étaient à prendre au sérieux, mais quelques éléments étaient fixés : les cages des volatiles avaient été vandalisées et un seul et unique tofu avait échappé au désastre. L’idée d’interroger le tofu rescapé s’imposa d’elle-même et la foule prit aussitôt la direction de la résidence du Roy Allister, dans laquelle s’était réfugiée la petite créature.
Des torrents d’aventuriers exaltés déferlèrent dans les couloirs du palais sous les yeux écarquillés de ses résidents. C’est finalement dans la bibliothèque que le tofu fut aperçu et nous nous empressâmes tous de le rejoindre, au point qu’il y eut presque plus d’âmes que de livres dans la pièce. Apeuré, le volatile tenta en vain de se faufiler entre les jambes des aventuriers et de prendre la poudre d’escampette. Peth réussit finalement à l’approcher et à gagner sa confiance malgré la peur panique du petit animal. Ses connaissances en matière de tofu se limitaient à comment les nourrir et les faire se reproduire, et maintenant que nous avions retrouvé notre rescapé, il nous fallait un interprète, un spécialiste apte à communiquer aisément avec lui. Peth nous demanda alors où nous aurions le plus de chance de trouver pareil individu et c’est finalement la destination du Tofulailler Royal qui fut retenue.
Ni une, ni deux, à coups de potions de rappel et de dragodindes élancées nous rejoignîmes ledit Tofulailler. Notre initiative ne fut pas vaine puisque nous y rencontrâmes une certaine Laure Nitolog, qui sous ses airs de diseuse de bonne aventure affirmait être une véritable amoureuse des tofus. Son verdict était sans appel : le tofu avait été traumatisé et il fallait regagner sa confiance. Nous proposâmes diverses solutions, et c’est celle d’une dénommée Arkae qui fut dans un premier temps retenue : nourrir les animaux est le meilleur moyen de s’attirer leur bienveillance, quelques graines de sésame devraient pouvoir faire l’affaire ! Laure préféra finalement proposer un câlin et tous les aventuriers s’y exécutèrent en même temps…
Le résultat ressemblait plus à une scène de l’Aurore Pourpre qu’à une réunion Zippie, surtout que le pauvre tofu faillit y laisser des plumes…
On jugea finalement plus sage de lui donner à manger et c’est ce que Laure fit. Nous avions vu juste, le tofu se laissa aller à la gourmandise et commença à piailler de tout son gosier.
Les craintes de Peth-Ysent étaient malheureusement bien fondées : des individus étaient venus détruire les cages et avaient appâté les tofus à coup de graines de sésame. Notre rescapé avait trop mangé la veille et n’avait pu bouger pour suivre ses compagnons. De plus, les individus portaient à leur ceinture des armes de chasse et étaient partis en direction de la forêt, ce qui nous indiqua clairement notre prochaine destination. Nous ne perdîmes pas une minute et tout le monde accourut à travers la campagne amaknéenne : direction d’atelier de chasse de la forêt !
Sur place, un inquiétant disciple de Sacrieur semblait occupé à désosser le fruit de sa chasse. Peth-Ysent engagea la conversation non sans un poil d’appréhension et l’interrogea sur ses activités récentes. La foule, Laure Nitolog et moi-même décidâmes de ne pas nous approcher trop près, l’allure peu engageante du chasseur ne nous y invitant guère.
Puis, notre tofu rescapé, s’affichant désormais comme la mascotte de notre fine équipe, s’élança sur le Sacrieur comme une fronde habilement envoyée et entreprit de lui bécoter l’arrière-train. Plus de doute possible, notre tofu avait reconnu là l’un de ses agresseurs. Quelques aventuriers, plus téméraires que courageux, rejoignirent notre boule de plumes jaunes dans son altercation avec le chasseur.
L’avantage numérique étant de notre côté, il ne fallut guère de temps aux combattants pour mettre à terre le Sacrieur et lui extorquer quelques précieuses informations : ce dernier aurait été mandaté par le Club Moutarde afin d'enlever les précieux et célèbres tofus de Guichi. De telles bestioles auraient en effet constitué des ingrédients de choix pour le plat phare du Club : le tofu grillé à la sauce larvesque, leur assurant ainsi un avantage certain dans leur concurrence face au Club Sandwich.
Grâce aux informations obtenues auprès du chasseur, nous savions désormais que notre quête allait nous mener bien plus au nord, dans la cité de Bonta. Le rendez-vous était fixé à la taverne du Pinchaut. Certains en profitèrent pour boire un verre ou pour se soulager, mais nous ne perdîmes pas plus de temps et reprîmes notre investigation.
A quelques mètres de la taverne, nous entrâmes sur les instructions du chasseur dans une petite maison à priori totalement banale. Notre impression changea rapidement lorsque nous empruntâmes l’escalier menant à son sous-sol. Devant nos yeux ébahis se jouait un sordide spectacle : d’énormes tofus au teint verdâtre et à la mine peu fraîche gardaient l’endroit, aménagé comme une véritable arène de combat de tofus.
Mais ce qui ne rassura guère Peth-Ysent fut plutôt la présence d’un étrange Eniripsa, trônant fièrement sous son imposant couvre-chef jaune au fond de la salle. Pas de doute, il s’agissait bien d’un des membres du Club Moutarde, et celui-ci ne mit pas longtemps à comprendre la raison de notre venue. Les étranges tofus fondirent sur les plus proches d’entre nous et l’Eniripsa ne tarda pas à les rejoindre.
Le combat fut plus long et plus tendu que contre le chasseur, de nombreux aventuriers furent mis à terre et la victoire se profilait de plus en plus à l’avantage de nos assaillants. Confiant en la tournure que prenait le combat, l’Eniripsa du Club Moutarde nous avoua, non sans un poil de condescendance, ce qui était arrivé à ces étranges tofus : des expériences ratées, ni plus, ni moins, dont le but originel était d’en faire de solides combattants en arène qui lui assureraient victoire et renommée. Mais alors qu’il ne restait plus que deux des aventuriers engagés dans le combat encore debout, l’un des tofuïdes – si je peux me permettre de les appeler comme ça - retourna sa veste de plumes et ne fit qu’une bouchée de l’Eniripsa.
Nous sortîmes ainsi victorieux de ce combat de longue haleine et pûmes enfin mettre un terme à notre quête. Heureusement pour nous, les autres tofus de Guichi n’ont pas eu droit à ces expériences et étaient bien sains et saufs. Le membre du Club Moutarde prit finalement la fuite, et comme tout malandrin qui se respecte, jura qu’il aurait sa revanche !
Un aventurier de passage
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Le clan de Nedora Riem tient à remercier le
Club Sandwich Interserveur, le Maître de Jeu
[Moe-Jito], et bien sûr vous, aventuriers du Monde des Douze, sans qui cette animation n'aurait pu avoir lieu ! Voici d'ailleurs une liste non exhaustive des participants ayant été jusqu'au bout de l'animation : brokinsky, jacky-san, dp-flux, ton-orgasme, lil-force, djoker-meddye, hayzan, gucci-c, Crysstale, Niro, sir-pinpin, debras, belyne, herzek, Pand-ox, choupy-chouxe, Absoluty, jte-piege, Arminas-oronar, Angel-matador, Kisaragi, Zerf, Sw-slisse, Landard, Colere-qlimax, lecanibal, Sword-of-destin, Naubblorina, Yopsansnom, Or-tension, darkness-ninii, Elsa-dorsa, Ieh, Ultime-soin, Choco-bn, groh-jambon.
Les personnages de l'animation ont été interprétés par :
Bonus :Distribution des rôles !Regroupement d'après-animation !Textes et screenshots de Senon
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